La Chine a infligé des amendes pour entente sur les prix à dix équipementiers automobiles japonais, pour un total de 1,24 milliard de yuans (151 millions d'euros), a annoncé mercredi une autorité de la concurrence --un montant record.
Parmi les firmes nippones épinglées figurent Denso, Aisan, Mitsubishi Electric, Mitsuba, Yazaki, Furukawa Electric, Sumitomo, ainsi que NSK, JTEKT et NTN, a précisé la puissante Commission nationale pour la réforme et le développement (NDRC) dans un communiqué.
Ces entreprises sont accusées de s'être régulièrement concertées entre 2000 et 2011 pour décider des prix de vente de leurs produits en Chine, a précisé la NDRC, qui est l'une des principales autorités chinoises de la concurrence.
Selon la télévision d'Etat CCTV, il s'agit de la plus grosse amende infligée de façon simultanée et collectivement à un groupe d'entreprises pour infractions à la loi antimonopole chinoise, depuis son entrée en vigueur en 2008.
"Les firmes impliquées (...) ont de façon illégale manipulé les prix des pièces détachées et véhicules sur le marché chinois, au détriment des intérêts des constructeurs (dont ils étaient les fournisseurs) et des consommateurs", a insisté la NDRC.
Hitachi Auto Parts et Nachi --deux autres équipementiers japonais qui auraient également pris part à ces différentes ententes sur les prix-- ont pour leur part échappé à toute pénalité, en raison de leur collaboration active et des preuves qu'ils ont apportées aux enquêteurs, a ajouté le régulateur.
Selon un média d'Etat, les autorités chinoises enquêtent sur plus de 1.000 entreprises, locales et étrangères, de l'industrie automobile.
Outre l'allemand Audi (groupe Volkswagen) et l'américain Chrysler (groupe Fiat Chrysler), accusés de "pratiques monopolistiques", la NDRC a fait état d'investigations similaires visant l'allemand Mercedes-Benz (groupe Daimler).
Les dix équipementiers japonais sanctionnés cette semaine écopent d'amendes individuelles s'échelonnant entre 30 et 290,4 millions de yuans --la plus forte amende ayant été infligée à Sumitomo Electric.
Cinq des entreprises épinglées --Mitsubishi Electric, Denso, Sumitomo, NSK et JTEKT-- ont diffusé mardi et mercredi des communiqués contrits où elles confirmaient les amendes reçues et s'engageaient à se conformer aux lois chinoises.
Mitsubishi Electric a ainsi indiqué "prendre l'affaire extrêmement au sérieux" et qu'il se "soumettrait aux instructions" des autorités de la concurrence.
Denso a assuré que sa politique était "de respecter toutes les lois et règlements antimonopoles en vigueur", tandis que Sumitomo affirmait faire du sujet "sa plus haute des priorités".
Les régulateurs chinois avaient fait part ces derniers mois de leurs préoccupations concernant les prix des véhicules importés et des pièces détachées automobiles, considérés comme exagérément élevés.
Dominé par les constructeurs étrangers et leurs coentreprises, le marché automobile chinois, le plus important au monde, connaît une croissance insolente, avec un bond de 14% des ventes l'an dernier, à 21,98 millions de véhicules.
Depuis l'an dernier, Pékin a lancé de vastes enquêtes sur les pratiques commerciales de grands groupes étrangers, notamment des laboratoires pharmaceutiques, des fabricants de lait infantile ou, plus récemment, des firmes informatiques.
Les pénalités pour infractions à la loi antimonopole peuvent s'élever jusqu'à 10% des revenus engrangés l'année précédente.
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